Clôture fonctionnelle et esthètique


cloture

La planification de votre clôture comporte quatre activités : identifier le besoin, déterminer l’emplacement, s’informer des règlements municipaux et choisir le modèle et les matériaux.

La fonction de la clôture

Évidemment, si vous avez pensé à installer une clôture ou une haie, c’est que vous avez déjà identifié un besoin primaire. Mais il est important de prendre quelques instants pour préciser tous les aspects de celui-ci, car il orientera tous vos autres choix.

Cette clôture aura-t-elle seulement une fonction esthétique ? Doit-elle procurer une intimité absolue (matériaux opaques) ou simplement créer une démarcation « psychologique » (matériaux semi-opaques, tels les treillis) ? Servira-t-elle à empêcher l’accès à une piscine, protéger l’aire de jeux de vos enfants ou à empêcher un chien de s’échapper ? Doit-elle remplir plusieurs de ces fonctions ?

Ainsi, une clôture de style « ranch » (deux planches horizontales, fixées à des poteaux) peut donner un aspect campagnard, mais ne sera d’aucune utilité pour protéger vos jeunes enfants, alors qu’une clôture « intimité » de 2 m (6 pi 6 po) de hauteur risque fort de vous priver de la vue imprenable que vous avez sur les montagnes.

L’emplacement par rapport aux voisins

Afin d’établir la liste des matériaux nécessaires pour la construction de votre clôture, d’être en mesure de bien appliquer les règlements municipaux et d’éviter des frictions avec vos voisins, vous devez d’abord situer avec précision les limites de votre terrain, tracer un plan d’installation, puis mesurer la longueur totale que vous prévoyez couvrir avec la clôture.

N’oubliez pas que sur un terrain en pente, la clôture doit néanmoins être installée horizontalement, par paliers; vous devrez donc mesurer horizontalement (et non en pente) pour obtenir la longueur exacte, et vous devrez aussi prévoir des composants (ex. : planches) de hauteurs différentes pour se marier à la forme du terrain et éviter les espaces non couverts (voir image ci-contre).

Puisqu’on érige généralement les clôtures par section de 8 pi (environ 2,5 m), calculez les matériaux nécessaires pour une section (lorsque votre choix de modèle et de matériaux sera fait) puis multipliez par le nombre de sections nécessaires pour couvrir la longueur totale.

Les voisins

Tout le monde connaît l’expression « chicane de clôture ». Pour éviter que cette expression ne sorte de votre propre bouche, considérez le point de vue de vos voisins. Par exemple, la clôture devra être « belle » des deux côtés, et ne pas brimer la vue du voisin sur un paysage.

Vous pouvez évidemment installer une clôture ou une haie mitoyenne (située sur la ligne de démarcation des deux terrains et payée/entretenue par les deux propriétaires) ce qui implique alors que vous vous entendrez avec le voisin sur les caractéristiques de la clôture ou de la haie.

Pour que cette entente soit la plus harmonieuse possible, repérez d’abord les bornes d’arpentage des deux terrains, plantez un piquet à chaque borne et reliez-les par une corde, tendue quelques centimètres au-dessus du sol, afin de bien identifier la limite des terrains. Appliquez ensuite sur le sol une peinture en aérosol en suivant cette corde, pour servir de guide lors de l’installation le jour venu. En l’absence de bornes ou dans le doute, contactez un arpenteur – que vous paierez à deux.

Préparez ensuite un document décrivant la clôture (ou la haie), les matériaux, le prix total, le coût de l’installation le cas échéant, les responsabilités de chacun (installation, entretien) ainsi que l’emplacement, et signez ce document avec votre voisin, en deux copies, en inscrivant aussi la date. Cela vous évitera bien des désagréments, tel un voisin qui refuse de payer : vous aurez la preuve que ce dernier avait été mis au courant de tous les aspects et qu’il les avait acceptés. En effet, on ne peut forcer un voisin à payer s’il n’a pas donné son consentement à la construction de la clôture.

Si votre voisin ne veut pas d’une clôture ni d’une haie, rien ne vous empêche de l’installer sur votre propre terrain. Dans un tel cas, assurez-vous que tous les éléments de votre clôture seront bel et bien de votre côté, et laissez-vous quelques centimètres de jeu afin d’éviter d’entendre « ta clôture est sur mon terrain » (à moins que la limite soit tracée clairement par un arpenteur). Perdre 5 cm de terrain est peu cher payé pour éviter les problèmes…

Dans le cas d’une haie, vous devrez vous laisser encore plus de jeu : une haie, beaucoup plus large qu’une clôture, ne devra pas empiéter sur le terrain de votre voisin en croissant. Et puisqu’il est probable que votre voisin ne voudra pas l’entretenir, vous devrez vous réserver une sorte de « droit de passage », une bande de terrain où passer le long de la haie de l’autre côté, pour par exemple la tailler, tout en demeurant sur votre terrain. La largeur à prévoir pour votre haie dépend du type d’arbuste que vous voulez planter; demandez conseil à un spécialiste de votre centre jardin à cet effet.

Les matériaux

Les matériaux généralement utilisés pour la construction de clôtures sont le bois, le PVC et l’acier.

Pour éviter les déplacements dus au gel et ainsi obtenir la meilleure stabilité, la base des poteaux de soutien doit s’enfoncer à au moins 1 m dans le sol, mais la profondeur idéale est de 1,2 m .

Le bois

De par sa nature, sa variété, ses qualités et son entretien, le bois est un matériau qui exige qu’on s’y attarde plus qu’aux autres.

Le bois peut être facilement découpé et assemblé, permettant donc une grande flexibilité quant au modèle et à l’ajustement, ce qui en fait un choix populaire. Bien sûr, si on désire une clôture qui dure et requiert peu d’entretien, on optera pour le bois traité sous pression, économique et dont la longévité peut atteindre 40 ans (mais qui peut gauchir en séchant), ou encore pour le cèdre rouge de l’Ouest.

Ce dernier, outre une texture riche aux tons chauds et un aspect « haut de gamme », présente aussi une grande stabilité dimensionnelle (ne gauchit pas) e
t peut durer jusqu’à 25 ans. Son coût est cependant plus élevé que celui du bois traité. Le cèdre blanc de l’Est, la plus légère de toutes les essences de bois canadiennes, combine en quelque sorte les qualités du cèdre de l’Ouest et du pin, mais comporte plus de nœuds que le cèdre rouge et est plus difficile à trouver sur le marché.

Si le dessus des planches verticales est arrondi ou à angle, au lieu d’être plat, l’eau sera plus facilement évacuée, ce qui contribuera grandement à la longévité de la clôture. Il est en de même pour les poteaux : à défaut de mettre un « chapeau » en plastique ou en métal, on arrondira le dessus, ou on le coupera à angle.

Qu’il soit traité ou non, laissez sécher le bois pendant un an puis enduisez-le d’un revêtement hydrofuge, teint ou transparent, selon l’effet recherché.

Même si vous utilisez du bois traité ou du cèdre, attendez-vous à une longévité moindre si vous plantez le poteau de bois directement dans le sol. Pour éviter ce problème, il existe plusieurs solutions.

La plus facile consiste à utiliser des bases de fixation en acier. Celles-ci peuvent se présenter sous la forme de piquets ou de vrilles, dont le dessus est prévu pour l’insertion et la fixation d’un poteau de bois, évitant ainsi au poteau de toucher le sol. Les piquets sont plus susceptibles de bouger sous l’effet du gel, tandis que les vrilles, étant « vissées » dans le sol, rendent l’ensemble très résistant au gel, mais elles doivent être utilisées dans des sols dépourvus de grosses pierres ou de racines d’arbres.

Une autre solution consiste à creuser un trou à l’aide d’une tarière, puis de déposer un lit de gravier de 2,5 à 5 cm (1 à 2 po) d’épaisseur au fond de ce trou, et d’enduire l’extrémité du poteau (celle devant aller dans le sol) de créosote liquide ou de goudron.

Enfin, demandant un peu plus de travail, mais donnant un meilleur résultat que la solution précédente : après avoir déposé le lit de gravier dans le fond du trou, insérez un cylindre de carton  et insérez-y le poteau, puis coulez-y du béton et insérez une tige d’acier dans celui-ci pour le renforcer. Sur le dessus du béton, faites une pente s’éloignant du poteau afin de permettre l’éloignement de l’eau.

Pour la solidité de l’assemblage d’une clôture faite en bois, les vis sont préférables aux clous. Il vous sera également plus facile de remplacer des planches ou des sections dans le futur, si celles-ci ont été vissées. Assurez-vous d’un résultat parfait : utilisez des vis pour bois traité avec traitement céramique ou des vis en acier inoxydable. Vous éviterez ainsi la formation de taches et de coulées de rouille désagréables. Tout le reste de la quincaillerie devrait être en acier inoxydable ou, tout au moins, en acier galvanisé.

Dans les bons centres de rénovation, vous trouverez des plans pour réaliser vous-même votre clôture de bois, selon des modèles, degrés de complexité et coûts de fabrication variés.

Si vous désirez une solution plus rapide et moins exigeante que la construction complète, alors les sections de clôtures de bois toutes faites sont pour vous.

Généralement offertes en longueurs de 8 pi, elles sont de qualité, peu dispendieuses et on les trouve dans plusieurs centres de rénovation.

Le bois synthétique

Il s’agit de planches de plastique recyclé dont la couleur (plusieurs teintes disponibles) imite celle du bois naturel ou peint. Davantage utilisé pour fabriquer les planchers de patio, on peut aussi s’en servir pour les clôtures, mais cet usage est peu fréquent.

Se travaillant comme le bois, ce matériau ne nécessite aucun entretien ni peinture, ne pourrit pas, ne gauchit pas et ne se décolore pas. Leur garantie peut aller jusqu’à 20 ans, et vous ne vous planterez jamais d’écharde dans la main ! Il est cependant assez dispendieux… mais avoir l’esprit tranquille, ça n’a pas de prix !

Le PVC

Le PVC d’aujourd’hui ne nécessite aucun entretien, ne se détériore pas et ne se décolore pas, ces caractéristiques pouvant même être garanties jusqu’à 25 ou 30 ans par les fabricants. De plus, leur structure interne est souvent renforcée d’une armature en acier galvanisé, pour plus de rigidité.

Ce matériau facile à mouler permet aux fabricants de créer des clôtures ou des composants de différentes formes et textures, pouvant imiter par exemple le vrai bois peint.

Les poteaux de soutien sont fixés dans une base de béton (tel que décrit dans la section traitant du bois), et dans certains cas, on coulera aussi du béton à l’intérieur de ces mêmes poteaux.

Les mailles d’acier recouvertes de vinyle

Il s’agit d’un des types de clôture offrant la meilleure combinaison d’économie et de durabilité. Ses mailles d’acier galvanisé sont recouvertes de vinyle que l’on peut choisir en blanc, noir, vert ou brun. Les poteaux et structures, eux, ne sont pas recouverts de vinyle, mais plutôt d’un émail cuit au four s’agençant à la couleur du vinyle. Les poteaux seront bien fixés dans des bases de béton où on glissera des tiges de métal.

Pour plus d’intimité, on peut insérer des lattes de PVC ou d’aluminium (verticales ou obliques) dans les mailles, mais cela augmentera le coût. Ce type de clôture, très résistant et sans entretien, s’intègre assez bien aux quartiers dont les résidences sont majoritairement recouvertes de déclin de vinyle ou autres parements synthétiques, mais n’a cependant pas un aspect très naturel à la campagne…

Peu importe où on l’installe, pourquoi ne pas y faire croître des plantes grimpantes, qui dissimuleront la clôture et accentueront l’intimité ?

L’acier émaillé

Ces clôtures sont faites d’acier galvanisé à chaud recouvert d’un enduit émaillé. Divers modèles sont offerts, combinant intimité et élégance selon des proportions variées. Que votre choix se porte sur des panneaux opaques, une structure ornementale ou du treillis, vous vous féliciterez de ce choix esthétique et sans entretien.

Le métal ornemental

On identifie souvent ce type de clôture par le terme « fer forgé ». Bien que ce matériau soit encore utilisé, on retrouve aussi l’acier galvanisé et l’aluminium parmi les métaux utilisés. Le fer forgé requiert un peu plus d’entretien que les deux autres matériaux, car il doit être peint régulièrement (8-10 ans, peinture antirouille).

Entre les mains d’un artisan ou d’un fabricant expert, les tiges de métal utilisées dans la fabrication de ces clôtures peuvent prendre des formes complexes et raffinées, conférant une grande classe à votre aménagement.

Installation des poteaux : résumé

Voici un résumé des différentes méthodes pour installer les poteaux, en ordre croissant de difficulté. Ces méthodes peuvent s’appliquer à certains types de clôtures alors qu’elles ne conviennent pas à d’autres.

  • Les piquets métalliques  : Ce sont des supports métalliques plantés dans le sol à la manière d’un clou. On y insère ensuite le poteau, évitant que celui-ci soit en contact direct avec le sol. Ils sont faciles à installer mais n’offrent que peu de protection contre les mouvements du sol causés par le gel.
  • Les vrilles : Ces supports, comme les piquets métalliques, empêchent le poteau de toucher au sol. On les enfonce en les vissant dans sol; elles protègent donc contre les mouvements du sol causés par le gel. Les vrilles ne sont pas recommandées pour les sols contenant des roches ou de grosses racines d’arbres.
  • Le poteau dans le sol : Après avoir creusé des trous à l’aide d’une tarière, déposez au fond un lit de gravier d’environ 1 po d’épaisseur et enfoncez-y les poteaux, puis remblayez le tout. Dans le cas de poteaux de bois, enduisez-les de créosote liquide ou de goudron avant
    de les remblayer.
  • Le sonotube : Après avoir creusé vos trous à l’aide d’une tarière – un lit de gravier est nécessaire au fond du trou – introduisez le cylindre de carton (sonotube) dans le trou, insérez-y le poteau ainsi qu’une tige d’acier d’armature et remplissez le tube de béton, puis sur le dessus, faites une pente s’éloignant du poteau.