L’histoire commence par l’argile


argile

On ne sait trop ce qui a poussé des groupes humains à collecter des graines ou des plantes pour les semer ou les repiquer sur un site particulier, ou ils se sont établis à demeure. Toujours est-il que les premières traces d’agriculture volontaire coïncident avec les premières architectures humaines, avec les premiers abris en dur. Leur matériau de construction, ces nouveaux sédentaires l’avaient sous la main – et sous le pied ! C’était la terre, la glaise, qu’ils ont modelée pour en faire des sortes de pains, aptes à être entassés pour constituer des murs. C’est ainsi qu’à Murybat, dans l’actuelle Syrie, sur le cours moyen de l’Euphrate, l’un des sites ou l’on trouve des traces d’une agriculture volontaire dès 8000 av. J-C., la brique crue modelée à la main a été mise en oeuvre 7000 av. J-C, pour l’édification de maisons rondes et pluricellulaires qui comptent parmi les plus anciennes connues.

Cette brique d’argile, que l’ont fait sécher au soleil, est un matériau idéal, largement disponible, facile à mettre en oeuvre et assurant une très bonne isolation. Ces qualités lui ont valu de devenir le matériau de construction pratiquement unique dans de très nombreuses civilisations, depuis la Mésopotamie jusqu’à l’Inde et à l’Amérique précolombienne.

Toutefois, cette argile crue à un défaut majeur : elle résiste mal à l’eau, ce qui rend ces bases fragiles et la disqualifie pour les régions humides. Les maîtres d’œuvres antiques ont donc cherché le moyen protéger leurs murs contre les pluies et le ruissellement.